Janvier / Pluviôse / Mutsuki /1月 / 睦月

Janvier / Pluviôse / Mutsuki /1月 / 睦月

Les températures restent au-dessus de 10 degrés, et parfois avoisinent les 15 degrés.
Les pruniers commencent à fleurir. De nombreuses fêtes s’égrènent pendant ce mois très ensoleillé au Japon pendant lequel on peut parfois déjeuner en terrasse.

La division de l’année en douze mois est presque universelle depuis la haute antiquité. Jules César lui donna 365 jours, en 1564 un Édit du roi Charles IX fixa le début de l’année au 1er janvier ( qui commençait alors à Pâques ).
Janvier vient de Janus, roi d’Italie car ses deux visages lui permettaient de regarder à la fois l’année qui s’en allait et celle qui commençait.

1er Janvier – 元日 / Jour de l’An
Le 1er janvier, à minuit, il faut s’embrasser sous le gui ! Bonne année, Bonne Santé !
Dès le milieu du mois de décembre l’envoi des cartes de voeux du nouvel an (nengajô 年賀状) débute. Au Japon, il est d’usage d’adresser ses voeux aussi à ses collègues de travail, son patron, tous ceux dont on est redevable. La poste japonaise ouvre chaque année un service spécial de collecte pour plusieurs milliards de cartes de voeux : chaque carte arrive à son destinataire le 1er janvier! Le premier départ des postiers le 1er Janvier au petit matin est retransmis à la télévision. Un des évènements de la journée est d’aller ouvrir la boîte aux lettres pour lire les vœux reçus, toute la famille réunie autour du chef de famille. Ceux qui ont eu un deuil dans l’année prennent la précaution mi-décembre d’envoyer une carte de deuil pour prévenir leurs relations de ne pas leur adresser de carte. Les salutations de nouvel an diffèrent également lorsqu’on sort d’une année de deuil. Ces coutumes sont encore trés vivaces. Malgré l’envoi de cartes de vœux numérique, le nombre de cartes postées n’a baissé que de 2,6%.
2008 est l’année de la Souris et la plupart de cartes de vœux et porte-bonheur en vente un peu partout sont à leur effigie.
Les festivités du Jour de l’An (Ganjitsu 元日 ) commencent dès les premières minutes : les cloches des temples bouddhiques sonnent 108 fois = Joya no Kane 除夜の鐘 un coup pour chaque défaut de l’homme.
Prés de 90 millions de Japonais se massent dans les temples et les sanctuaires pour adresser aux dieux leurs prières pour une bonne et heureuse année ( cette année 400,000 personnes à Asakusa, massées dans l’allée à minuit ), c’est le Hatsumode 初詣でou Hatsumairi初参り. Certains temples font même de la publicité à la télévision pour vanter les bienfaits d’une visite. Dans les sanctuaires, les visiteurs ramènent les talismans de l’année dernière qui seront brûlés, et en achètent de nouveaux, notamment hamaya (une flèche qui protège contre les mauvais esprits) et omikuji ( horoscope ).
Réver la première nuit de l’année du mont Fuji, d’un aigle ou d’une aubergine est de bon augure.
A l’aube, il est d’usage d’admirer le premier lever de soleil de l’année.
Oshôgatsu お正月 ( ou shôgatsu sanga nichi 正月三が日) désigne les fêtes du nouvel an qui se déroulent du 1er au 3 janvier. Les grandes villes sont désertées par une grande majorité de citadins partis rejoindre leur famille en province. Le calme qui règne alors à Tôkyô est impressionnant.
La cuisine du nouvel an (Osechi ryôri お節料理) est préparée à l’avance car pendant les 3 premiers jours de l’année aucune cuisine n’est faîte ( ne pas tuer, ne pas utiliser le couteau ). Placée dans des boîtes laquées superposées (jûbako 重箱), elle se conserve plusieurs jours. Une soupe ozôni お雑煮 ( la composition varie celon les régions, légumes, poisson, mochi ) accompagne le repas qui débute par le otoso 屠蘇 (sake aromatisé).
Un élément omniprésent dans la nourriture des fêtes du nouvel an est le mochi que l’on prépare dans les sanctuaires shintô ou dans les fêtes de quartier. Des mochi (kagami mochi 鏡餅) sont offerts aux divinités de la nouvelle année (toshigami 年神). Le 11 Janvier, ce mochi est brisé pour être mangé en famille, c’est le Kagami Biraki 鏡開き,
Dans la journée, les enfants s’adonnent à différents jeux traditionnels: tako age (cerf-volant), hanetsuki (une sorte de badmington), karuta (un jeu de cartes présentant des poèmes), koma (toupie), et recoivent de leurs proches de l’argent (otoshidama お年玉) placé dans une petite enveloppe spéciale (pochi bukuro ぽち袋). Certains font le pélerinage des 7 dieux du Bonheur, promenade dans la journée en passant par 7 temples ou sanctuaires.

Dés le 2 Janvier les grands magazins rouvrent leurs portes pour la grande vente des Fuku-Bukuro 福袋, littétallement sac de bonheur. C’est une “solde aveugle”, on se sait pas ce qu’il y a dans les sacs mais la valeur du contenu est généralement le double du prix. Les queues sont impressionnantes autour des grands magazins.
Les boutiques et la pluspart des sociétés commencent à ouvrir dés le 4. Les cérémonies du nouvel an ( Matsu no Uchi 松の内) prennent fin le 15. Toutes les décorations sont alors brûlées au cours d’une joyeuse cérémonie, le dondoyaki.

6 Janvier – Fête des rois- Epiphanie / Catholique
Vient d’un mot grec signifiant apparition; fête des trois rois mages Melchior, Balthazar et Gaspard ( Ces 3 noms furent utilisés dans le dessin animé Evangelion et fait qu’une génération de Japonais connaît sans doute mieux le nom des rois mages que la plupart des Français, ironie )
12 jours aprés noël, ils fûrent guidés venant d’Orient par la lumière d’une étoile vers l’enfant Jésus et apportèrent comme offrandes; l’or de Melchior célébrait la royauté, ( signe de royauté ), l’encens de Balthazar la divinité, la myrrhe de Gaspard servant à embaumer les hommes annonçait la souffrance rédemptrice.
La galette des rois : provient sans doute de la fête romaine des Saturnales, était désigné un “roi d’un jour” qui avait le pouvoir absolu.

7 Janvier – 七草の節供 Les sept herbes de printemps / Japon
Aprés les agapes du Jour de l’An, cette soupe de riz avec 7 herbes de printemps est la bienvenue.

10 janvier 2022 – 成人の日 / Seijin shiki – Rite de passage à l’âge adulte / Japon
Fêté le 15 janvier jusqu’en 1999, le “jour de la majorité” se déroule à présent le second lundi de janvier. Tous les jeunes gens qui ont eu 20 ans depuis le 2 avril 2003 ou qui auront 20 ans avant le 1er avril 2004 assistent à la mairie à une cérémonie civile, seijin shiki 成人式, au cours de laquelle le maire les instruit des devoirs qu’ils auront à assumer tout au long de leur vie d’adulte. Ensuite, filles et garçons vont en groupes prier dans les sanctuaires ou se montrer. Une grande majorité des filles et certains garçons sont vêtus de superbes habits traditionnels (souvent acheté très cher pour cette occasion unique),
Au Japon, l’âge de la majorité est de 20 ans. Les Japonais atteignant cet âge sont légalement autorisés à boire de l’alcool, à fumer et obtiennent le droit de vote. Ces dernières années des abus ont eu lieu lors des cérémonies par les nouveaux adultes et il leur fût rapellé que 20 ans est aussi l’âge d’être emprisonné.
Cette fête nationale tire son origine d’un ancien rite de passage à l’âge adulte de la religion shintô appelé gempuku (“don du chapeau d’homme”) : Les garçons (entre 10 et 16 ans ) issus d’une famille de samouraï recevaient un chapeau (eboshi) et un nom d’adulte, les garçons du peuple recevaient un fundoshi (un pagne en lin ou en coton). A l’issue du gempuku, les garçons devenaient des membres à part entière de la communauté; ils pouvaient notamment se marier et participer aux affaires politiques et religieuses.Les jeunes filles (entre 12 et 16 ans ) étaient déclarées bonnes à marier au cours du mogi (“revêtir une robe”). Elles recevaient un kimono et, dans certaines régions, on leur noircissait les dents et on leur rasait les sourcils ( critères de beauté en vigueur ).